• Description

Dans le cadre de la rétrospective "Les 40 ans des Archives Françaises du film" accueillie à la Cinémathèque Française
du 7 au 28 octobre 2009

Le mercredi 21 octobre à 21h30
Salle Jean Epstein

Cinémathèque Française, 51 rue de Bercy, Paris 12e, M° Bercy

Présentation en première mondiale de la restauration en 35mm du film de

Maria KLONARIS et Katerina THOMADAKI

UNHEIMLICH I : DIALOGUE SECRET
du Cycle de l’Unheimlich



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977-79, 70min., Super 8, silencieux
Conception, réalisation, image, montage, éclairages, costumes, maquillages : KLONARIS / THOMADAKI
Actantes : Elia AKRIVOU, Maria KLONARIS, Katerina THOMADAKI
Production : A.S.T.A.R.T.I.
Restauré en 35mm par les Archives Françaises du film / CNC en 2008-2009
avec le soutien de la Fondation J. F. Costopoulos, Athènes, sous la direction des artistes.


L’œuvre de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki fait partie du patrimoine cinématographique par son originalité, son caractère novateur et précurseur dans l’histoire du cinéma expérimental. Après la restauration pionnière du diptyque de portraits filmiques "Selva" de Maria Klonaris et "Chutes. Désert. Syn" de Katerina Thomadaki qui a fait l’admiration de nombreuses archives et cinémathèques étrangères, les Archives Françaises du film / CNC présentent aujourd’hui la restauration en 35mm du long-métrage silencieux  "Unheimlich I : Dialogue secret", une œuvre capitale des deux artistes.

Ces restaurations sont uniques pour les AFF en ce sens que les films de Klonaris et Thomadaki par leur forme même ont nécessité  une filière de restauration non traditionnelle, employant des techniques très pointues, ne correspondant pas aux critères habituels en vigueur dans les archives. Ce travail exceptionnel n’a aucun équivalent dans le monde des Archives membres de la Fédération  Internationale des Archives du Film qui ne prend pas habituellement en compte la place du cinéma expérimental dans l’histoire du cinéma.

Pour "Unheimlich I : Dialogue secret", l’emploi partiel de la filière numérique a été nécessaire pour créer le générique qui n’existait qu’en « live » dans la version originelle. A l’occasion de la restauration, Maria Klonaris et Katerina Thomadaki ont conçu une petite œuvre d’art, composée à partir de photogrammes sélectionnés et associés avec  créativité, qui fait partie intégrante du film en tant que tel, avec une typographie plastique, travaillée en fonction de chacun des crédits et du fond d’images. Dès son apparition à l’écran, le film lui-même commence déjà…

Eric LE  ROY
Chef du service Accès Valorisation Enrichissement des collections, Archives françaises du film / CNC
                
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Avec "Unheimlich I : Dialogue secret" Maria Klonaris et Katerina Thomadaki s’approprient la notion freudienne de l’Unheimliche (l’inquiétante étrangeté) et en font un outil théorique pour la redéfinition du « féminin ». Leur essai visuel "Dialogue secret" est le premier volet du "Cycle de l’Unheimlich" qui comprend quatre longs-métrages non-narratifs réalisés par Klonaris / Thomadaki entre 1977 et 1981.

Tourné en Super 8 à Paris dans l’atelier des artistes, "Unheimlich I : Dialogue secret" est une œuvre fondamentalement transdisciplinaire croisant arts plastiques, performance, théâtre, cinéma non-narratif, psychanalyse et philosophie. Klonaris et Thomadaki puisent ici dans leurs origines théâtrales et leurs liens avec les rituels païens et les théâtres antiques ou d’Extrême Orient. Le travail gestuel de la caméra traduit des structures musicales, tandis que l’image obéit à une rigoureuse construction plastique. Il en résulte une contribution inédite tant dans l’histoire du cinéma expérimental et des médias légers que dans celle de la performance filmée en art contemporain.

"Unheimlich I : Dialogue secret" a été programmé en première à Paris par Marie Merson à la Cinémathèque Française (Palais de Chaillot) en 1979. Il a été projeté dans plus de cinquante lieux internationalement (cinémathèques, cinémas, musées, centres d’art…) et salué par la critique comme « une étape historique » (R. Bassan, Ecran 79 ), « leur plus beau film à ce jour» (D. Noguez, Maintenant, 1979), « un chef d’œuvre du cinéma expérimental » (Alex Pfingstag, Fribourg 1979), une « réflexion imagée des réalisatrices sur le corps féminin, l’identité et l’inconscient » (Jaques Dutoit, Tribune jurassienne, 1979),
« une contribution très personnelle à l’émancipation de la femme», « un domaine étranger de la pensée entouré d’un silence profond » (P. Marti, Bieler Tagblat, 1979), « un «je » authentique et bouleversant » (M. Egger, Journal du Jura, 1979). Ou encore,  une « vision poétique qui, à travers une inhabituelle dimension imaginaire, repose la question des fondements mythologiques de notre culture », « une inépuisable succession d’idées plastiques »  (E. Trichon-Milsani, Anti, 1993), une « vision fascinante et terrible », « une partition intégrale, libre, faisant surgir du tréfonds de l’être une musicalité intérieure » (H. Varopoulou, Mesimvrini, 1982), des « images d’une beauté envoûtante, aux couleurs tellement riches qu’elles semblent irréelles » (Nancy Huston, Histoires d’Elles, 1980),
« un locus novus, le document d’un monde au-delà de la nature physique des dimensions » (C. Yanoulopoulos, Ichos, 1982).