Lorsque nous évoquons l’utilisation de pellicules argentiques périmées comme le Kodachrome, nous parlons bien de l’action de filmer de nouvelles images avec une caméra argentique (Super 8 ou 16 mm). Il ne s’agit pas de la simple conservation ou de la projection d’archives déjà filmées par le passé. Tourner en argentique soulève aujourd’hui diverses problématiques lorsque la pellicule est ancienne ou abandonnée par les fabricants, c’est pourquoi nous allons détailler les principales raisons pour lesquelles filmer avec des films périmés peut s’avérer décevant, voire rédhibitoire.
Kodachrome est un film légendaire, connu pour ses couleurs saturées et sa finesse de grain. Cependant, il nécessitait un procédé de développement unique appelé « K-14 ». Contrairement à d’autres films couleur (E6 pour la diapositive, C41 pour la négative), le Kodachrome ne pouvait être développé qu’avec des chimies spécifiques, disponibles jadis dans très peu de laboratoires agréés Kodak.
Depuis l’arrêt définitif de la production de chimie K-14 en 2010, plus aucun labo ne propose officiellement le traitement Kodachrome. Tout Kodachrome non développé se retrouve donc orphelin d’un procédé de développement fiable. Il existe bien quelques expérimentations artisanales (par exemple en noir et blanc), mais elles aboutissent rarement à des résultats convaincants et ne permettent pas de retrouver le rendu coloré originel.
Même lorsqu’il existait des labos aptes à développer le Kodachrome, ces pellicules nécessitaient d’être conservées rigoureusement à l’abri de la chaleur, de l’humidité et de la lumière. Avec le temps, les émulsions périment, les couleurs se dégradent et la stabilité chimique du support s’affaiblit. Lorsque l’on parle de films aujourd’hui périmés depuis des décennies, la probabilité d’obtenir une image même correcte (en filmant avec une caméra) devient très faible.
Les pellicules couleur, et particulièrement celles ayant nécessité des procédés complexes comme le Kodachrome, perdent leurs pigments au fil du temps. Résultat :
Cette altération est souvent aggravée par des conditions de stockage inappropriées (chaleur, humidité). Il est fréquent d’ouvrir une cartouche Kodachrome périmée et de découvrir des images voilées, désaturées, ou même totalement blanches après avoir filmé.
Le vieillissement des émulsions argentiques peut provoquer un voile global (voile chimique) qui donne un effet “brouillard” ou “grisaille” sur l’image. Dans le cas du Kodachrome, qui misait sur une extrême finesse de grain, ce voile anéantit tout l’avantage de la netteté d’origine. Le résultat est alors une image terne, indéfinie, et souvent couverte de taches ou de parasites.
Avec le temps, la base du film, qu’elle soit en acétate ou en polyester, peut se fragiliser ou se rétracter, provoquant :
Le développement Kodachrome (K-14) n’est plus pratiqué par aucun laboratoire dans le monde. Les rares expérimentations existantes consistent à développer le Kodachrome en noir et blanc, à l’aide de chimies détournées.
La rareté du développement Kodachrome, même en noir et blanc, entraîne souvent :
Compte tenu de ces risques, l’investissement (temps, argent) pour filmer avec une pellicule périmée Kodachrome n’a plus vraiment de sens, que ce soit en Super 8 ou en 16 mm.
Si vous souhaitez profiter pleinement de l’expérience du tournage argentique tout en évitant les nombreux inconvénients liés à l’utilisation de pellicules périmées, il existe encore aujourd’hui un choix de films de qualité, régulièrement fabriqués et distribués par diverses marques, dont Kodak et quelques producteurs indépendants. La plupart de ces références existent aussi bien en Super 8 qu’en 16 mm.
Qualité d’image garantie
Les films encore produits bénéficient de formules d’émulsion stables et récentes, qui assurent une reproduction fidèle des couleurs, des contrastes et une sensibilité calibrée.
Facilité de développement
Les pellicules neuves sont conçues pour être développées selon des procédés standardisés (ECN-2, E6, etc.), encore disponibles dans de nombreux laboratoires spécialisés.
Large choix de sensibilités et de rendus
Vous trouverez, chez Kodak notamment, différentes sensibilités (50D, 200T, 500T) adaptées à des conditions lumineuses variées (lumière du jour, intérieur, faible éclairage).
Fiabilité mécanique
Les pellicules neuves sont produites sur des supports robustes, ce qui réduit considérablement les risques de cassures et d’instabilité.
Meilleure conservation
En stockant correctement vos pellicules neuves, vous conservez un niveau de qualité optimal au moment du tournage.
Kodak Vision3 (procédé ECN-2, négatif couleur)
Kodak Ektachrome (procédé E6, diapositive couleur)
Pellicules noir et blanc (procédé réversible ou négatif)
Disponibilité de laboratoires
ECN-2, E6 et les bains N&B sont toujours pratiqués dans plusieurs labos à travers le monde.
Tarifs raisonnables et délais maîtrisés
Les coûts de développement de ces films ne sont pas aussi élevés que ceux liés à des solutions artisanales hasardeuses pour du périmé.
Possibilité de numérisation (télécinéma)
De nombreux labos proposent un service complet : développement + scan (2K, 4K…).
Choix entre négatif et diapositive
En somme, il ne vaut plus le coup d’utiliser un film périmé comme le Kodachrome (que ce soit en Super 8 ou en 16 mm) pour filmer de nouvelles images avec une caméra, et ce pour plusieurs raisons :
Pour conserver la magie de l’argentique, mieux vaut se tourner vers des films Super 8 et 16 mm encore produits (Kodak Vision3, Ektachrome, Tri-X, etc.), dont le développement reste assuré par des laboratoires fiables. Vous y gagnerez en qualité, fiabilité et sérénité.
SUPER8FRANCE est une entreprise enregistrée au Registre du Commerce et des Sociétés sous le numéro 48285533500030 RCS Lille.
© 2005-202x SUPER8FRANCE - Tous droits réservés.
Créer et maintenir un contenu de qualité demande du temps et des efforts considérables. Nous vous remercions de respecter le travail de M. Freddy Alliotte, concepteur de ce site.
Conformément à l'article 1240 du Code civil, le parasitisme est défini comme « l’action consistant à s’immiscer dans le sillage d’autrui afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses efforts et de son savoir-faire ».
L'ensemble des contenus présents sur ce site, incluant articles, illustrations, graphismes, vidéos et photographies, ne peut être reproduit, même partiellement, sur aucun autre site internet, conformément aux articles L335-2 et suivants et L122-4 du Code de la Propriété Intellectuelle.