extrait actualisé Le monde de la vidéo 

LA PEtite histoire de la video analogique

Depuis l'introduction par la firme Philips, en 1970, du premier magnétoscope a usage familial, la video n'a plus cessé de se développer et d'envahir tous les domaines de l'activité humaine. Peu d'autres techniques n'avait connu en aussi peu de temps un pareil essor. Parallèlement au système VCR mis au point par les hollandais, les japonais Sony et JVC lancèrent respectivement le Betamax et le VHS, lesquels répondaient à un désir d'améliorer la qualité d'image et d'allonger la durée d'utilisation des cassettes. Une fois ces points acquis, les fabriquants se mirent à rivaliser pour imposer un système compact susceptible de devenir le standard international, la version réduite du système VHS - le VHS-C et la VIDEO8  offrant chacune leurs propres avantages et particularités. L'important pour l'amateur, etait de pouvoir choisir le magnétoscope, la caméra ou le système  le mieux adaptés à l'usage auquel il les destinait - choix rendu difficile par la grande variété des produit.

Le premier magnétoscope

Le premier magnétoscope fut développé par la firme américaine Ampex en 1956. Il n'était alors vendu qu'aux studio de télévision. L'appareil était, en effet, tellement volumineux qu'il remplissait toute une pièce. A cette époque, il n'était, en outre, capable d'enregistrer que des images en noir et blanc.

Les premiers magnétoscopes familiaux

Les premiers magnétoscopes familiaux durent lancés sur le marché européen à la fin des années 60. D'origine japonaise, ils ne fonctionnaient  qu'en noir et blanc. Mais les enregistreurs portatifs ne pesaient déjà plus que 6 kg.
C'est la forme Philips qui mit enfin la video à la portée en 1972, en commercialisant le premier lecteur de videocassettes, le VCR N1500. La firme néerlandaise ouvrait ainsi une nouvelle voie aux techniques de l'audio-visuel. Désormais, n'importe qui pouvait enregistrer des images en couleurs d'une qualité convenable.
Sur le plan technique également, il s'agissait d'une véritable révolution. Philips fut le premier à résoudre le problème des énormes bandes magnétiques sur bobines, si encombrantes, en plaçant la bande, dans une cassette. Il ne restait plus ainsi qu'à glisser cette dernière dans l'enregistreur, qui faisait sortir la bande automatiquement pour la faire passer par ses têtes audio et video. Cette technique, fut utilisée ensuite dans les systèmes semi-professionnels de video-cassettes.
Peu de temps, après l'apparaition du système VCR de Philips, les japonais lancèrent à leur tour des magnétoscopes couleur. Deux autres systèmes, totalement différents du VCR, vinrent alors concurrencer ce dernier : le Betamax de Sony et le VHS (Video Home Systeme) de JVC. Ces deux systèmes n'étaient pas compatibles.

Des systèmes rivaux

L'avantage des deux systèmes japonais par rapport au VCR de Philips résidait surtout dans la possibilité d'utiliser ds cassettes de meilleure qualité et d'un prix moins élevé. En fait, dans ces systèmes, les bandes enregistreuses n'étaient pas placées l'une au dessus de l'autre, comme avec le système européen, mais l'une à côté de l'autre. De plus, la vitesse de déroulement de la bande est moindre, ce qui permet d'allonger la durée d'enregistrement jusqu'à 4 heures au moins et dans le cas du VHS, jusqu'à 8 heures, car les vitesses y sont réduites de moitié. Avec le VCR, au contraire, la durée maximale ne dépassait pas 1 heure par cassette. D'autre part, ce dernier type de cassette coûtait nettement plus cher.
En 1977, la lutte pour gagner les faveurs du consommateur s'exacerbait. Philips lança sur le marché de nouvelles versions de son système. La firme était, en effet, parvenue à prolonger la durée de ses cassettes et offraient de nouvelles possibilités, tel un vaste système de programmation pour l'enregistrement en l'absence de l'utilisateur. Malgré tous ces efforts, il semblait bien, pourtant, que Philips allait perdre la bataille. C'est pourquoi, en 1980, la firme mit au point un nouveau système : le Video 2000, qui devait permettre de récupérer la part de marché laissée aux Japonais. Mais cette nouvelle tentative ne fut pas davantage couronnée de succès. En dépit, des prouesses techniques du Video 2000, Philips décida de l'abandonner au début 1986.
Le Système VHS, par contre, eut dès le début beaucoup plus de chance. La firme japonaise s'associa avec tant de partenaires qu'elle conquit sans problème la plus grosse part du marché et parvint à garder sans difficulté cette position dominante. Petit à petit, le VHS devint la norme internationale. Même des firmes comme Philips ou Grundig, premiers utilisateurs du système Video 2000, se mirent à fabriquer des enregistreurs VHS.

Les systèmes compacts

Les différents fabriquants tentèrent ensuite tour à tour d'introduire de nouveaux systèmes, mais, après un certain temps, ceux-ci furent abandonnés un à un.
Les changements les plus importants concernèrent le matériel portatif. Très vite, les géants de l'électronique japonaise imaginèrent un combiné caméra/magnétoscope qui fut appelé camescope. Cet appareil ressemble à une caméra Super 8. Il permet de filmer et , ne même temps de visionner des cassettes sur un téléviseur. Son prix reste cependant élevé car, pour économiser de la place et du poids, il a fallu concevoir un nouveau format de cassettes en version réduite. JVC a ainsi lancé le cassette compacte VHS-C. Celle-ci n'est pas beaucoup plus épaisse qu'une cassette audio et sa durée est de 30 à 45  minutes. Un adaptateur permet de l'utiliser dans les enregistreurs VHS ordinaires.
Grundig et Philips annoncèrenet alors simultanément la mise en vente d'une minicassette V2000, mais, finalement, ce système ne connut pas non plus beaucoup de succès. Sony, lui, n'apporta aucune changement à la cassette Betamax, préférent intriduire le magnétoscope Betamovie.
Entre-temps, il fut beaucoup question d'un nouveau format standard, le VIDEO8, destiné à remplacer les systèmes existants. Plus de 120 fabriquants conclurent un accord et , au début de l'année 1984, les premiers magnétoscopes et camescopes portatifs VIDEO8 apparurent sur le marché. toutes les marques ne les ont cependant pas encore adoptés, préférant attendre prudemment et se contentant d'observer leurs concurrents tout en poursuivant la fabrication de leurs propres systèmes. Jusqu'à présent, Panasonic, Philips, Grundig et d'autres se sont toujours basés sur la cassette VHS ordinaire. Sony vient même d'annoncer l'extension au VHS de ses produits video, n'abandonnant pas pour autant le Betamax ou le VIDEO8, de qualité plus professionnelle.
Ce dernier format a toutes les chances de remporter un succès grandissant, et Sony offre toute une gamme d'accessoires permettant l'utilisation d'images enregistrées suivant n'importe quel système. Le camescope VIDEO8 est particulièrement maniable et compact, avantages recherchés depuis toujours par les fabriquants.

L'abandon du VHS

Avec l’essor des DVD enregistrables et du streaming internet, et du Replay. Les appareils permettant d’enregistrer des programmes télévisés sur VHS déclina dès le début des années 2000. L'arrêt progressif des émissions de télévision analogique au profit de la TNT dans de nombreux pays précipita sa disparition, les magnétoscopes étant prévus pour l'enregistrement d'un signal analogique (l'enregistrement sur VHS restait toutefois possible en branchant sur le magnétoscope un décodeur TNT via la prise Péritel, mais cela n'etait pas très pratique puisqu'il fallait que le décodeur soit lui aussi allumé pendant l'enregistrement, contrairement au fait qu'avant l'arrivée de la TNT, seul le magnétoscope nécessitait d'être allumé. Il fallait par conséquent, pour un enregistrement programmé, programmer à la fois le magnétoscope mais aussi le décodeur).

En juillet 2016 c’est la fin de la fabrication du dernier modèle VHS existant dont la production annuelle en 2015 etait de 750 000 unités, bien loin des 15 millions des années 2000